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En 1982, dans un article au titre en forme de paradoxe, Aron Kibédi Varga affirmait que « le roman est un anti-roman » – autrement dit, que le roman (ou, plus exactement, le roman « moderne ») trouverait son origine, non dans les romans du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, mais dans les textes qui ont pris position contre le romanesque « traditionnel ». Cette analyse procède d’une lecture historique « progressiste », voire téléologique, des genres littéraires qui repose, le plus souvent, sur une méconnaissance des romans du Moyen Âge et de l'Ancien Régime. En cherchant à approcher la poétique du genre à partir d’une lecture attentive de nos « vieux romans », il semble que la forme romanesque se définisse essentiellement à travers les procédés de subversion générique qui ponctuent son histoire; les jeux spéculaires donnent ainsi à lire la définition du roman par les romanciers eux-mêmes. Depuis les successeurs immédiats de Chrétien de Troyes jusqu’à Jean-Jacques Rousseau, en passant par les romans de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, ou par ceux de l’âge classique et des Lumières, le ludisme intertextuel révèle sa position centrale dans la définition du genre. Contre l’idée fort répandue d’une naissance du roman qui attendrait une œuvre inaugurale (Don Quichotte, par exemple), les contributions des spécialistes réunis pour ce numéro laissent voir que les « vieux romans » seraient (toujours) déjà des antiromans.

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